Le sculpteur Ernest Gabard,

26 septembre 2011

Richesse de notre patrimoine béarnais du XXe siècle

Ernest Gabard est né à Pau en 1879 et y est décédé en 1957. Très jeune, il a le malheur de perdre sa mère puis son père. Orphelin, il est élevé par un oncle et une tante. Sa vocation d’artiste se révèle très vite et, à 17 ans sa famille l'autorise à rejoindre l'Ecole des Beaux-Arts, à Paris.

Il y apprend les bases du métier dans l'atelier de Jules Thomas et, par curiosité, il fréquente aussi l'atelier du sculpteur Auguste Rodin, mais, à la fin de son apprentissage, déçu par les milieux artistiques parisiens, il choisit de regagner son Béarn natal. Léon Bérard, disait de lui en 1954 : " Gabard déroge au type du sculpteur classique …Il a voulu être sculpteur à Pau… et son œuvre porte la marque du terroir… "

Pendant toute sa vie, Ernest Gabard travaillera dans son atelier de Pau.

Il y pratiquera le dessin, l’aquarelle, la peinture, la sculpture sur bois, sur pierre ou sur marbre. Beaucoup de ses œuvres sont situées en Béarn et dans le Sud-Ouest en général : deux fontaines à Pau, en cours de restauration : la Femme au Puits et la Fontaine aux Enfants, les sculptures de l’église Notre-Dame (chemin de croix, portail, statue de la Vierge).

Il a inventé un personnage de BD, Caddetou, cadet pittoresque de famille béarnaise portant béret, blouse, sabots et parapluie.

Ernest Gabard a aussi été un témoin actif des débuts de l’aviation à Pau en réalisant de nombreuses affiches à l’époque des frères Wright et de Blériot.

Il a également témoigné de l’essor du pyrénéisme en réalisant des monuments encore visibles à Lourdes ou Cauterets et il a représenté, notamment en sculpture, des personnalités politiques, intellectuelles ou sportives ou simplement des amis proches.

Il en existe encore aujourd’hui à Sauveterre ou dans les environs. Enfin, sa participation comme poilu à la guerre de 1914-1918 et à la bataille de Verdun en a fait un acteur engagé : sergent au 270^e RI, il réalisa sur un petit carnet 42 aquarelles pleines d’humanité qui évoquent la vie au front.

Enfin, après la guerre, il réalisera une quinzaine de monuments aux morts empreints de douleur, d’héroïsme et de piété tels le soldat agonisant de Pontacq, le vieillard et l'enfant de Mauléon, le poilu crucifié de Monein et enfin la pleureuse de Sauveterre.