Commémoration : les 90 ans du monument

Monument aux morts de Sauveterre – 11 novembre 1921

Le monument a été commandé au sculpteur béarnais, né à Pau : Ernest Gabard. Il avait lui-même participé à la Grande Guerre.

Le monument est en forme d’obélisque et porte le blason de la ville que l’on peut lire ainsi : « de sinople, à la vache d’or clarinée et couronnée de même, au chef d’azur, chargé d’une croix pattée d’argent ». Il est surmonté d’une couronne symbolisant une ville fortifiée. Il porte les inscriptions « 1914-1918 – Sauveterre à ses enfants morts pour la patrie ». On y a rajouté plus tard les dates de « 1939-1945 ».

Au pied de l’obélisque est gravée une inscription en béarnais « Hemnes secats boste perpère, E siats hortes si diu sé pren, Arré nou couste aü co balent, Enta ha la France mey bère ! », signé « lous Biarnes 1914 », ce qui se traduit par « Femmes, séchez vos paupières, et soyez fortes si Dieu vous le prend. Rien ne coûte au cœur vaillant, pour faire la France plus belle !».

Une pleureuse, agenouillée tient sa tête dans ses mains, dans une attitude sans doute inspirée de l’antiquité grecque mais réinterprétée par Gabard. Particularité : le visage n’a pas été sculpté, sans doute pour marquer le rite de la pleureuse anonyme antique : elle pleure au nom de toutes les femmes.

Au revers de l’obélisque est gravée la croix de guerre qui fut instituée en 1915 à la demande de Maurice Barrès. Le modèle en fut réalisé par le sculpteur Bartholomé : croix pattée à 4 branches avec, entre elles, deux épées croisées.

Les soldats morts aux combats furent décorés à titre posthume ainsi que 2943 communes françaises qui furent particulièrement touchées par la guerre, notamment dans les départements de l’Aisne, de la Somme et de la Marne.

Ce ne fut pas le cas de Sauveterre mais ce fut, malheureusement, le cas de nombreux Sauveterriens.

Le monument, résultat en partie d’une souscription, fut inauguré le 11 novembre 1921, en présence des autorités civiles et militaires et d’une grande foule de Sauveterriens.

Des plaques commémoratives, conservées dans l’église et le temple de Sauveterre, portent les noms des soldats morts pour la patrie.

Alain Bourrez.